Le lait en sachet : une alternative méconnue mais avantageuse

Pourquoi l'Amérique rejette encore le "milk bladder" alors qu'il est si courant ailleurs ?
Le lait est un incontournable de l'alimentation dans de nombreux pays. Aux États-Unis, il est majoritairement vendu en bouteilles plastiques ou en cartons. Pourtant, dans d’autres régions du monde, comme le Canada, l’Inde ou encore l’Afrique du Sud, le lait en sachet est une norme bien ancrée. Pourquoi certains pays ont-ils adopté cette alternative tandis que d’autres y restent réfractaires ? Quels sont les avantages et les inconvénients de ce mode de conditionnement ?

Des bouteilles de verre aux sacs en plastique

Avant l’essor des emballages modernes, le lait était livré à domicile dans des bouteilles en verre. Bien que réutilisables, ces bouteilles étaient lourdes, fragiles et coûteuses à nettoyer. À partir des années 1960, l’industrie laitière a commencé à expérimenter de nouvelles solutions : les cartons et les bouteilles en plastique ont progressivement remplacé le verre.

En 1967, la société chimique DuPont a introduit le sachet de lait en polyéthylène, d’abord testé au Canada. Ce conditionnement léger, économique et adaptable aux nouvelles normes métriques a gagné du terrain, notamment dans l’est du Canada, où il est devenu un standard.

Contrairement au Canada, les États-Unis ont adopté massivement les bouteilles en plastique, jugées plus pratiques et familières. De plus, le marché américain est influencé par les habitudes de consommation et les stratégies des grandes entreprises laitières, qui n’ont pas jugé opportun de modifier un système déjà bien implanté.

Le lait en sachet est vendu dans des poches souples de différentes tailles (généralement 500 ml à 1,33 L). Au Canada, les consommateurs achètent souvent un lot de trois sachets contenant au total quatre litres de lait.

Les étapes pour verser le lait d’un sachet

• Placer un sachet dans un pichet rigide spécialement conçu.

• Couper un coin du sachet avec des ciseaux ou un outil dédié (comme le Snippit).

• Verser le lait en inclinant légèrement le pichet.

• Conserver le sachet ouvert dans le pichet au réfrigérateur jusqu’à son utilisation complète.

Avantages :

• Moins de plastique – Un sachet utilise environ 75 % de plastique en moins qu’une bouteille classique.

• Transport plus efficace – Son poids réduit diminue l’empreinte carbone liée à la distribution.

• Moins de déchets volumineux – Les sachets prennent moins de place dans les poubelles.

Limites :

Cependant, la réalité est plus nuancée. Bien que certains sachets soient recyclables, leur traitement est plus complexe que celui des bouteilles en plastique. Dans des pays comme l’Inde, les sachets de lait figurent parmi les principales sources de pollution plastique.

Un des inconvénients souvent mentionnés est l’absence de fermeture hermétique, qui peut exposer le lait à l’air et accélérer son altération. Toutefois, les partisans du lait en sachet affirment qu’il est consommé plus rapidement et génère moins de gaspillage.

Bien que peu répandu, le lait en sachet est disponible dans certaines régions américaines, notamment :

• Les États du Midwest – La chaîne de magasins Kwik Trip vend du lait en sachet depuis plus de 30 ans.

• Les écoles américaines – Dans les années 1990, certaines écoles ont expérimenté les sachets individuels, notamment sous la forme de "mini-sip pouches", semblables aux Capri-Sun.

Aux États-Unis, les écoles et les institutions explorent des solutions alternatives comme les bag-in-box, un format de lait en vrac distribué via des distributeurs réfrigérés. Ce système réduit les déchets d’emballage et pourrait favoriser un retour en force des sachets dans certaines cantines scolaires.

Le lait en sachet présente plusieurs avantages : coût réduit, impact écologique moindre et format pratique. Cependant, des défis restent à surmonter, notamment en matière de recyclabilité et d’adoption par les consommateurs habitués aux bouteilles classiques.

Alors, le lait en sachet pourrait-il revenir sur le devant de la scène ? Seul l’avenir nous le dira, mais son adoption pourrait bien être facilitée par les préoccupations écologiques croissantes.